L’OMS a décrit des recommandations à respecter pour obtenir le label IHAB et ainsi assurer la qualité des soins offerts aux femmes enceintes, aux nouveau-nés et aux mères. 
L’IHAB est un programme structuré qui bénéficie d’un argumentaire scientifique pour chaque recommandation. 
Le formulaire d’auto-évaluation a été mis au point pour que tout établissement de santé puisse évaluer dans quelle mesure ses pratiques suivent les recommandations de l’OMS. 

Des questions et critères relatifs aux nouveau-nés prématurés et/ou malades sont applicables à la fois aux services de maternité et de néonatalogie.
L’icône concerne uniquement la néonatalogie.

Auto-évaluation

Octobre 2018

Les premières recommandations (1-3) constituent les fondations du programme : 
• L’engagement du service dans la démarche est affiché, visible par tout le monde ; 
• La formation de tous les professionnels de santé, est la pierre angulaire du programme ; 
• L’écoute et l’information des futurs parents, notamment sur les bienfaits et la pratique de l’allaitement maternel leur permettant de faire un choix éclairé concernant l’alimentation de leur enfant.

Les autres recommandations (4-9) décrivent les règles de bonnes pratiques recommandées au moment de la naissance et lors du séjour en maternité (ou néonatalogie) : 
• Le contact « peau à peau » : aussitôt après la naissance il sera proposé à la mère de garder son nouveau-né en contact « peau contre peau » durant un temps prolongé et de reporter à plus tard les soins de toilette ou des gestes médicaux non urgents. 
• La proximité mère et bébé est particulièrement favorisée. Il sera conseillé à la mère de garder son enfant 24h/24 avec elle. 
• Les mères qui allaitent seront accompagnées pour permettre le bon démarrage de l’allaitement pendant le séjour à la maternité. 
• Les mères qui n’allaitent pas bénéficieront de la même attention et d’une information individualisée répondant à toutes les questions relatives à l’utilisation des substituts de lait maternel. 

La 10ème recommandation a pour objectif d’assurer la continuité du soutien lors du retour à la maison. Elle incite les services à travailler en réseau avec d’autres professionnels de santé (sages-femmes libérales, PMI, etc.) ainsi qu’avec des associations de soutien à l’allaitement ou à la parentalité. Les services en informent les parents et mettent toutes ces ressources à leur disposition. 

Dans un second temps, un critère a été ajouté à la liste des recommandations. Il concerne l’accompagnement des mères pendant le travail de l’accouchement (recommandation 12). Il est mis en place en France et dans de nombreux pays. 

Les établissements doivent aussi respecter le Code de Commercialisation des substituts de lait maternel, élaboré par l’Organisation Mondiale de la Santé (recommandation 11). L’OMS insiste sur le respect de ce code.
Celui-ci vise à : 
• protéger l’allaitement maternel ; 
• encadrer la commercialisation des substituts du lait maternel ; 
• en assurer une utilisation correcte quand ils sont nécessaires ou bien souhaités par les parents.  
En marge des pressions de l’industrie alimentaire infantile et dans l’intérêt des usagers, ce code s’attache à protéger les professionnels de santé des conflits d’intérêts. 

Les 12 Recommandations : 

1. Adopter une politique d’accueil et d’accompagnement des nouveau-nés et de leur famille, formulée par écrit et systématiquement portée à la connaissance de tous les personnels soignants. 

2. Donner à tous les personnels soignants les compétences nécessaires pour mettre en œuvre cette politique. 

3. Informer toutes les femmes enceintes des avantages de l’allaitement au sein et de sa pratique, qu’elles soient suivies ou non dans l’établissement. 
Informer les femmes enceintes hospitalisées à risque d’accouchement prématuré ou de naissance d’un enfant malade des bénéfices de l’allaitement et de la conduite de la lactation et de l’allaitement. 

4. Placer le nouveau-né en peau à peau avec sa mère immédiatement à la naissance pendant au moins une heure et encourager la mère à reconnaître quand son bébé est prêt à téter, en proposant de l’aide si besoin.  
Pour le nouveau-né né avant 37 SA, il s’agit de maintenir une proximité maximale entre la mère et le nouveau-né, quand leur état médical le permet. 

5. Indiquer aux mères qui allaitent comment pratiquer l’allaitement au sein et comment mettre en route et entretenir la lactation, même si elles se trouvent séparées de leur nouveau-né ou s’il ne peut pas téter.  
Donner aux mères qui n’allaitent pas des informations adaptées sur l’alimentation de leur nouveau-né. 

6. Privilégier l’allaitement maternel exclusif en ne donnant aux nouveau-nés allaités aucun aliment ni aucune boisson autre que le lait maternel, sauf indication médicale. 
Privilégier le lait de la mère, donné cru chaque fois que possible, et privilégier le lait de lactarium si un complément est nécessaire.

 7. Laisser le nouveau-né avec sa mère 24 heures sur 24. Favoriser la proximité de la mère et du bébé, privilégier le contact peau à peau et le considérer comme un soin. 

8. Encourager l’alimentation « à la demande » de l’enfant. 
Observer le comportement de l’enfant prématuré et/ou malade pour déterminer sa capacité à téter. Proposer des stratégies permettant de progresser vers l’alimentation autonome.  

9. Pour les bébés allaités, réserver l’usage des biberons et des sucettes aux situations particulières. 

10. Identifier les associations de soutien à l’allaitement maternel et autres soutiens adaptés et leur adresser les mères dès leur sortie de l’établissement. Travailler en réseau. 

11. Protéger les familles des pressions commerciales en respectant le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel (SLM), aussi appelé Code OMS. 

12. Pendant le travail et l’accouchement, adopter des pratiques susceptibles de favoriser le lien mère-enfant et un bon démarrage de l’allaitement. 

En France, le label IHAB est décerné à une équipe qui : 

– met en œuvre les douze recommandations de l’OMS, dans l’esprit des trois principes ;  

– a mis en place un système de recueil des statistiques sur l’alimentation des nouveau-nés

– analyse l’évolution de ses statistiques, de ses taux de compléments et d’arrêt d’allaitement maternel pour orienter sa politique et adapter ses actions dans le service ; 

– a mis en place un travail en réseau avec des liens et actions en dehors de l’établissement, afin d’assurer de façon optimale l’information prénatale et le suivi post-natal. 

Initialement en France la démarche s’appliquait uniquement aux maternités, aux enfants nés à terme en bonne santé. Depuis 2009 elle s’adresse à tous les nouveau nés (y compris les nouveau-nés prématurés et/ou malades) et leurs parents en service de maternité et de néonatalogie (et chirurgie néonatale).  
La démarche concerne les enfants nés dans l’établissement ou admis aussitôt après la naissance.  

Depuis fin 2018, un service de pédiatrie, situé dans un établissement IHAB, peut s’engager de manière officielle à suivre les recommandations IHAB, en les adaptant aux spécificités de son service. (IHAB hors maternités